Troll sur la démocratisation de Linux
Rédigé par Xavier - -
Comme l'auront noté les connaisseurs, ce titre est doublement trollesque pour la maladresse du mot "démocratisation" (ça veut dire quoi?) et de "Linux" (on dit GNU/Linux bonsang!!!!).

Etant inscrit de longue date sur le forum Ubuntu, le point d'entrée des débutants en tout genre, je peux régulièrement assister à la création de sujets par certains d'entre eux contents ou mécontents de cette distribution. Le fait que ce soit répétitif et trollesque me pousse à écrire un article.
Les problèmes rencontrés
Au delà des bugs légendaires de Ubuntu, surtout lorsqu'elle vient de passer en version stable (et même après) nombreux sont ceux qui se plaignent de ne pas avoir réussi à résoudre un problème de driver, ce qui cause par exemple l'absence de son. Ceux-là font partie de la catégorie "pas de chance" car ayant peut-être du matériel trop récent ou d'un constructeur peu coopératif avec le monde Linux (ce qui tend à devenir de plus en plus rare). Ils pourront éventuellement retenter leur chance lors d'une prochaine release.
Une autre remontée très fréquente est "ça marche pas comme je veux". Entendez par là "ça ne marche pas comme sur Windows". Et oui, on ne peut pas installer Windows Live Messenger ni nos jeux favoris. Quand on est de bonne humeur, on leur répond gentillement que "Linux" n'a rien à voir là dedans puisque cela dépend uniquement de la volonté des éditeurs du jeu. Quand on est de mauvaise humeur, on lui répond que Torvalds stipule dans la licence que tous les jeux vidéos sont strictement interdits sur Linux (ceci est une phrase sarcastique, n'allez pas chercher sur Google pour savoir si il l'a vraiment dit).
Enfin, beaucoup de gens tentent aussi de migrer sur Linux uniquement dans le but de faire des économies. Comme cet entrepreneur qui a cassé tout son parc informatique en migrant vers Linux sur un coup de tête ne voyant que la gratuité des logiciels. Il se trouve qu'au final il estime avoir perdu énormément de temps et d'argent.
Le vrai problème
Dans beaucoup de cas, on se rend compte que le problème est que les débutants qui migrent sur Linux s'attendent à trouver un Windows gratuit et amélioré. Pour eux, il faut qu'ils y retrouvent Live Messenger, Skype, et tous leurs jeux vidéo... chaque absence de logiciel est vu comme une défaillance profonde du système ou une mauvaise volonté des développeurs.
L'entrepreneur qui a voulu faire des économies n'a pas bien préparé son coup. Il aurait du tout d'abord étudier les solutions Linux, voire même faire appel à une société de services spécialisée en solutions "Opensource" pour être accompagné. Toute migration non préparée, même de Windows à Windows provoque de gros problèmes. Incompatibilité/absence de logiciels, utilisateur dérouté, matériel à changer...
Démocratisation
Ce terme est régulièrement employé pour désigner le fait de "rendre accessible pour tous" l'utilisation du système. Mais d'une part, quand on effectue du dépannage chez les particuliers ou même en entreprise, on se rend compte que malheureusement beaucoup de gens n'y comprendront jamais rien. Mettez-leur du Linux, du Windows, du Mac OS, du Hurd... le seul moyen de rendre intuitif le système serait de scotcher un technicien sur l'unité centrale. Le simple de fait de déplacer un icône de 10cm les pousse à appeler le support. Ces gens sont ceux qui ont eu le malheur de tomber sur un vendeur de grande surface qui leur a assuré que l'informatique ça ne coûtait pas cher et c'était simple.
Ensuite, quand on examine le monde technologique, on se rend compte que la "démocratisation" passe par "l'abrutisation". Aujourd'hui, quand vous achetez un réveil-matin, avez-vous envie de lire la notice pour l'utiliser? Non. Il faut qu'il y ait de gros boutons avec des indications dessus. C'est pareil pour l'informatique, on le voit bien avec la tendance iPad/iPhone. Il faut qu'il y ait de gros icônes bien larges pour que l'utilisateur n'aie qu'à appuyer avec son doigt gras sur l'écran tactile (clavier = trop difficile).
Or il se trouve que les systèmes GNU/Linux sont développés par des PRO ou des geeks, et cette abrutisation ne correspond pas vraiment à leur philosophie... l'idée est plutôt de donner le maximum de contrôle à l'utilisateur. Ne surtout pas faire les choses à sa place (philosophie UNIX, un rm -rf / efface tout sans poser de questions) et le laisser choisir ses logiciels. En gros, on le pousse à réfléchir à ce qu'il fait. Élitisme ou bon sens? En tous cas il est certain que cette philosophie n'est pas compatible avec le marketing.
Que faire alors?
Selon moi, il faut continuer ce qui se fait actuellement. Le monde GNU/Linux a son propre concept de simplification, cela passe notamment par la disparition du xorg.conf qui nous évite de devoir bidouiller mais nous laisse tout de même la possibilité d'en créer un si possible. Mais les concepts Marketing, tels que l'intégration des réseaux sociaux, des market et la publicité sont à éviter.
Quand on se donne la peine d'apprendre, un environnement Linux est aussi bien, voire mieux qu'un environnement Windows pour travailler. Par exemple avec les bureaux virtuels dont on ne peut plus se passer si on s'y habitue. Les administrateurs de serveurs apprécieront les solutions comme LVM, SSH, qui sont des outils très puissants et inexistants (ou alors tiers) sur environnement Windows.
Conclusion
La philosophie "LINUX" est un mélange entre celle de "Unix" et celle de l'ergonomie maximale. Elle impose un changement de mentalité de l'utilisateur, un apprentissage, tout comme il faut passer le permis avant de conduire une voiture. La philosophie Marketing, Windows ou Apple est inapplicable et ne fera que conduire à la disparition de tout l'intérêt de Linux.