Ubuntu 11.10 est sortie depuis quelques temps, et c'est l'occasion de venir râler pour dire que c'est pas stable, que ça a régressé, que c'était mieux avant, que Unity c'est nul alors que Gnome 3 c'est génial, etc. Un air de déjà vu qui se répète à chaque sortie de version. Pas facile d'être à la hauteur quand on veut être la distribution de monsieur tout le monde.

Cyrille nous fait remarquer, à mon avis à juste titre, que ceux qu'on entend le plus râler sont ceux qui ont le plus d'influence sur le web comme les blogueurs et qu'ils ne sont pas forcément représentatif de l'ensemble des utilisateurs. Pour ma part j'ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi Unity était tant décrié, surtout quand on acclame Gnome Shell à côté qui est lui aussi grandement immature avec une ergonomie discutable (absence de liste des fenêtres...). Quand on teste Unity, on se rend compte que ce n'est pas si terrible que ça. L'essentiel est là, on peut tout faire, la présentation est même bien pratique pour les petits écrans.

Bref, ubuntu étant revenu à la une de l'actualité, c'est l'occasion de latter Canonical encore une fois. Alors qu'on mettait en avant un manque de stabilité (ce qui est vrai), voici maintenant... la théorie du complot. En effet, il parait que Unity n'est pas conçu pour être porté sur les autres distributions Linux, il est donc évident que Canonical a des plans diaboliques en tête. Pire encore, les logiciels payants que l'on achète sur le ubuntu store sont liés à ce système, on ne peut pas les avoir ailleurs. Avec de telles preuves, difficile de ne pas se rendre compte à quel point Canonical est méchant, et que ubuntu aujourd'hui c'est un peu comme le petit Anakin Skywalker qui deviendra Darth Vader.

Cette diabolisation abusive me rappelle un peu ce qui se passe dans le monde, quand on veut absolument faire tomber la crédibilité de quelqu'un un peu trop gênant. Je me demande si un jour on accusera Mark Shuttleworth de harcèlement sexuel, voire même de pédophilie, juste pour renforcer la diabolisation de ubuntu.

En attendant il ne faut pas oublier que ubuntu reste au final du Linux, et que si on aime râler sur ce qui ne marche pas et reprocher des manques de contributions, on ne parle que rarement de ce qui marche et des retombées autour. Je me rappelle de l'époque où installer un pilote graphique était la galère, il fallait que le fabricant soit coopératif et trouver une bonne documentation ou un bon tutoriel. Aujourd'hui tout est packagé dans les distributions et s'installe en deux clics. Parmi les lecteurs de mon blog, combien ont découvert Linux au travers de ubuntu ? C'est quasiment mon cas.

Il y a un moment où il faut cesser de se tirer dans les pattes, de se bagarrer entre utilisateurs de Linux. Même l'utilisateur le plus intégriste du libre, emmuré dans la FSF avec des œillères pour ne pas voir les logiciels pas assez libres autour de lui a forcément bénéficié de ubuntu un jour ou l'autre.