Le problème du libre c'est l'incapacité à s'unir, mais en fait c'est pas trop un problème
Rédigé par Xavier - -
Depuis des années que je parcoure la blogosphère et les forums de linuxiens, je tombe souvent sur le constat de l'impossibilité des libristes à se mettre d'accord entre eux, et à forker à tout-va au lieu de renforcer les projets déjà existants. C'est comme ça, c'est artisanal, communautaire. Quand on se lance sur Linux on ne sait jamais quelle distribution choisir, il y en a des milliers, et un très faible nombre qui apportent réellement une valeur ajoutée.
Nous sommes maintenant en 2012, on a une entreprise qui produit du Linux pour le grand public et qui a de l'ambition, Canonical, qui a décidé de se concentrer sur un seul projet (Unity) au lieu de disperser ses efforts. Ils visent le marché des téléviseurs, et même des smartphones, le marché du PC étant complètement bloqué par Microsoft. Il y a eu un recrutement massif de linuxiens depuis 2006, ubuntu est maintenant sur toutes les lèvres, même dans la presse informatique généraliste, et même chez les geeks qui ne l'ont jamais utilisé.
On a donc notre distribution ambitieuse, qui va de l'avant, qui a les moyens de s'imposer parmi les grands, et pourtant les gens ne sont pas contents. Vomir sur Unity et sur Canonical est à la mode, tout le monde se disperse sur d'autres distributions. Donc finalement la fragmentation dans le libre ça ne dérange pas tant que ça les gens, qui peuvent toujours aller voir ailleurs si l'herbe est verte. Cyrille écrit : Avec les déboires dans les années 2000 des distributions Linux les utilisateurs ont montré une forme de versatilité face à la distribution, un peu comme des singes sautant d'arbres en arbres pour aller chercher les plus beaux fruits.
Si demain Canonical se cassait la figure et décidait d'arrêter de maintenir ubuntu, ce serait un immense coup dur pour l'image de Linux auprès du grand public. Ubuntu porte l'image de l'accessibilité, c'est une démonstration de force. Si elle mourrait cela ne ferait que conforter les gens dans l'idée que Windows 7 est le meilleur système pour PC, car Linux n'a pas réussi à convaincre. Pour ma part je n'ai pas envie de revenir dans le passé, à l'époque où j'utilisais ndiswrapper pour faire fonctionner le wifi car le constructeur ne voulait pas entendre parler de Linux.
Mon constat est donc qu'on a longtemps poussé les responsables et les développeurs à s'unir, mais qu'aujourd'hui ce sont les utilisateurs qui se dispersent, et qui font porter au libre la mauvaise image qu'ils dénonçaient.