Acclamé pour avoir vandalisé le web
Rédigé par Xavier - - Aucun commentaire
Le buzz du moment c'est ce professeur qui a pourri le web comme il le dit si bien, afin de piéger ses élèves à qui il avait donné un devoir à faire. Concrètement il a modifié une page wikipédia afin d'y inclure une fausse information, monté des discussions bidon dans des forums, mis en place des stratégies afin d'améliorer le référencement, et même contribué a des sites qui vendent les corrigés. Son observation est que 51 élèves sur 65 ont repris ces fausses informations. Cyrille nous donnait son avis, et recevait d'ailleurs des réponses d'élèves ou anciens élèves dont il doute de l’authenticité (cette expérience enseigne la méfiance).
Quel était le but de cette expérience, que fallait-il démontrer ?
- Qu'il ne faut pas faire confiance aux informations : à priori si, on pouvait, puisqu'elles étaient exactes, la preuve : il a du les falsifier pour faire tourner son expérience. De plus, entre recopier une page wikipédia ou une page d'une encyclopédie papier, je ne vois pas une grande différence. Dans les deux cas on accepte les informations fournies par cette forme d'autorité et on a bien peu de moyen de les vérifier. Le monde entier est constitué d'informations invérifiables, si la télé nous dit que le serpent d’Amazonie mesure 1m35, comment en être sûr ? A moins d'aller le mesurer nous-même sur place.
- Que l'information sur le web est falsifiable : le principe du net et du web, c'est que chacun est libre d'y publier les bêtises qu'il veut. C'est pour ça qu'il y a tant de blogueurs. Vandaliser Wikipédia pour prouver que l'encyclopédie n'est pas fiable revient à donner un coup de couteau à un passant pour prouver que le corps humain est fragile.
- Que les élèves cherchent sur internet et pas sur les encyclopédies papier : j'appelle cela l'évolution, l'information est gratuite, plus abondante, plus détaillée, et parfois plus neutre puisque l’État impose les programmes et donc les sujets qui doivent être présentés dans les manuels scolaires.
- Que les élèves sont prêts à payer pour des corrigés, c'est un point qui m'étonne, quand on clame à côté que les gens ne veulent pas débourser le moindre centime pour les services sur internet ou pour de la musique. Les entreprises qui vendent ces documents ne sont manifestement pas fiables et manquent à leurs obligations si elles ne vérifient pas ce qu'elles distribuent. De plus cela est interdit.
On enfonce des portes ouvertes donc, ce qui n'est pas particulièrement utile. Il faut noter aussi que le web n'est pas réservé à un établissement, le vandaliser pour une expérience impacte le monde entier et pas seulement une poignée d'élèves. Je suis plutôt fâché contre ce type d'agissement, inutile et nocif. Ma vision du web ne change pas, mais celle des professeurs oui.